Le végétal est-il notre avenir ? 

Toutes les réunions dédiées au climat qui font la une des journaux débouchent sur des constats alarmants. Rares sont les pays prêts à se mobiliser pour faire évoluer leurs pratiques. Pays riche ou pauvre, développé ou tentant de l’être, chacun a ses motivations. pendant ce temps les pôles fondent annonçant un bouleversement de nos côtes et de nos vies. Si nous sommes incapables même de ralentir l’émission des oxydes de carbone, peut être pouvons-nous essayer de réfléchir aux moyens d’en limiter un peu les conséquences. Aujourd’hui une voie semble intéressante. Elle ne résoudra pas tout mais comparée à rien elle représente déjà un espoir, à condition d’arrêter aussi de détruire le couvert végétal terrestre.

Flux du carbone

Lorsqu’on analyse le flux du carbone dans l’air on s’aperçoit qu’il y a deux voies de consommation, l’une concerne la dissolution dans l’eau, l’autre la consommation par les végétaux.
Les végétaux consomment le carbone de l’air et le transforment en carbone organique enfoui dans le sol. Il alimente alors tout un monde vivant qui le digère et le transforme en éléments nutritifs pour les végétaux à venir. Le sol apparait donc comme un réservoir de carbone. Plus il est couvert de végétation, plus il en consomme et plus il est capable d’en stocker !

Lorsque nous comprenons cela nous percevons la perte que représente l’artificialisation des sols. Le sol n’est pas juste la surface sur laquelle nous marchons, c’est un milieu qui grouille d’une vie nécessaire à notre bien-être : un sol nu, imperméabilisé ou non, ne capte pas de carbone.

Aujourd’hui il y a une réelle prise de conscience de ce phénomène, au moins dans les milieux scientifiques. Utiliser au mieux cette capacité du sol impose de réfléchir à des évolutions des pratiques agricoles, par exemple ne pas laisser la terre à nu entre les cycles de récolte. De même des travaux sont entrepris pour mieux connaitre les capacités des divers types de sol et adapter les cultures pour les optimiser. Le stockage du carbone dans le sol serait donc bon à la fois pour le climat et pour la production agricole et forestière, dans ce cas pourquoi nous en priver ?

Il ne s’agit pas d’un rêve d’un professeur cosinus. Une étude de l’INRA datée de 2019 présente les résultat de l’étude « 4 pour mille » lancée après la COP 21. Ce titre illustre le fait que : Le rapport entre les émissions anthropiques annuelles de C (9,4 GtC) et le stock de C des sols (2400 GtC) est de l’ordre de 4‰.

Jusque dans le PCAET du Grand Paris on trouve un document : Elaboration d’un diagnostic « Séquestration actuelle et potentielle de carbone » du territoire Grand Paris Seine & Oise » qui conclut selon 3 axes : La préservation et la gestion des espaces forestiers ; Le changement de pratiques agricoles ; La promotion des produits biosourcés.

Il ne s’agit pas de renoncer à exploiter le sol, bien au contraire. Plus il sera riche en matières organiques plus il produira. L’objectif est de consommer cette production sans perdre de vue qu’il faut maintenir le couvert végétal en le renouvelant et en l’adaptant.

document ONF sur l’absorption du carbone dans les sols forestiers

Tout ceci concerne les forêts et les exploitations agricoles, mais aussi les zones humides, les friches, les parcs urbains… sans oublier nos jardins. Chaque fois que nous remplaçons une zone végétalisée par du béton ou un sol compacté ou tout autre moyen d’interdire la pousse des végétaux, nous supprimons un peu de notre capacité à absorber le carbone de l’air.


Evidemment dans cette quête du végétal sauveur il faut raison garder. La loi dit « n’artificialiser que le stricte nécessaire ». Les hommes ont besoin de respirer, mais aussi de se loger, de se déplacer, de se distraire…le juste équilibre reste à trouver. Mais n’oublions jamais que notre jardin est déjà un des éléments du puzzle et que nous sommes responsables de l’utilisation que nous en faisons.