Accueillir la biodiversité en zone urbaine

La forêt, les champs, les prairies… toutes les grandes étendues de végétaux sont des zones privilégiées pour la protection de la biodiversité mais penser qu’en zone urbaine la biodiversité est absente serait une erreur.

Il faut d’abord tenir compte de la capacité d’adaptation du vivant. Un trou dans l’enrobé du trottoir et une plante apparait, un mur avec quelques anfractuosités et c’est une mousse, un lichen ou même une fleur qui s’installe. La vie est donc bien présente même là où on ne l’attend pas. Il ne tient qu’à nous de faire en sorte qu’elle explose partout de façon positive.

Une étude du Muséum d’histoire Naturelle a, grâce aux sciences participatives, mis en évidence l’importance des jardins franciliens, si petits fussent-ils, pour contrebalancer l’artificialisation des sols de la région. Transformer son jardin (ou son balcon) en oasis de biodiversité est à la portée de chacun. Pour y parvenir il suffit de penser à la satisfaction de deux besoins basiques : se nourrir et se loger, tout le reste en découle : planter des plantes mellifères, une haie champêtre, bâtir un muret en pierre sèches, garder un tas de bois mort et un tas de feuilles mortes, laisser un coin en friche qui accueillera naturellement des plantes indigènes, privilégier les espèces végétales locales et éliminer les espèces invasives, créer un point d’eau…et bien évidemment renoncer aux produits phytosanitaires et éviter les pollutions tant sonores que lumineuses !

La Ligue de Protection des Oiseaux propose à chaque propriétaire ou locataire, de jardin ou de balcon, de créer un refuge. Vous trouverez pleins de judicieux conseils sur son site et sur le site des Jardins de Noé :

  • Diversifier les arbres, arbustes et buissons pour favoriser l’accueil de la faune et de la flore sauvage
  • Limiter le gazon uniforme aux espaces de convivialité et de détente. Installer une pelouse naturelle  et des massifs fleuris à d’autres endroits
  • Offrir des logements sur mesure aux oiseaux.
  • Proposer des abris aux insectes qui pollinisent les fleurs et peuvent être des auxiliaires des cultures.
  • Disposer des gîtes pour les petits mammifères: hérissons, chauve-souris, …
  • Favoriser la présence de végétaux nourriciers qui sont le support naturel de vie de nombreuses espèces lors des plantations et des réaménagements de jardin
  • Transformer vos déchets organiques en compost, pour nourrir sainement vos végétaux et réduire vos déchets
  • Apporter des sources de nourriture en hiver pour les oiseaux
  • Proposer un accès à l’eau en toutes saisons

A côté de ces gestes finalement simples il y a le regard que l’on porte sur le vivant « inattendu » , comme ces plantes qui surgissent le long des trottoirs au pied des murs, comme ces herbes folles qui se répandent le long d’une berge, comme tout ce qui n’est pas taillé, tondu, aseptisé… Beaucoup d’entre nous on encore du mal à accepter que le vivant ne se présente pas toujours comme « un jardin à la française » . Ils trouvent que « ça fait sale et négligé ». Il n’est pourtant pas question de renoncer à désherber des massifs de fleurs. Pas question non plus de refuser de tondre des passages pour permettre la promenade. Il est juste question de partager l’espace et accepter de voir la vie qui jaillit dans la ville comme une récompense qui contribue à notre bien-être.